LE PÉCHÉ ORIGINEL

ET LA FEMME

D'APRÈS LE RÉCIT DE LA GENÈSE

Conférence faite à VAssemblée générale de la Société des Études juives, le il décembre 4885,

Par M. Ad. FRANCK, de l'Institut

Mesdames, Messieurs,

C'est d'une bien vieille histoire que je Tiens vous entretenir. Mais il y a de vieilles histoires qui offrent plus d'intérêt que les nouvelles ; et qu'y a-t-il de plus intéressant pour nou^, de plus propre à nous captiver et à nous séduire que le péché et la femme? Le péché et la fepame ne sont pas seulement très anciens, ils sont également très jeunes, on peut dire qu'ils sont éternels. Yous connaissez cette expression de Gœthe : « l'éternel féminin ». Le péché n'a pas moins de droits à, cette qualification. La théologie cou­rante ne les sépare point l'un de l'autre, elles les rend solidaires dans la désobéissance de nos premiers parents et dans la déchéance héré­ditaire qui en aurait été la suite. Mon dessein est de prouver qu'on s'est trompé sur tous les deux. Selon moi, le péché ne se transmet pas du père aux enfants avec le sang, avec la vie, et ce n'est pas la femme qui l'a introduit dans le monde, ou, du moins, si elle y a contribué, si elle y contribue encore, comme il est difficile de le