LE PÉCHÉ ORIGINEL ET LA FEMME
XIX
sans doute, et une ingratitude de lui interdire l'accès de l'arbre de la science, puisque c'est elle qui nous a excités à en faire usage ; mais, renonçant à en creuser lesracines, qu'elle se borne à'en cultiver la fleur et à en goûter les fruits qui se laissent cueillir à la main.
La destinée de la femme est d'être, dans la mesure des moyens dont elle dispose et suivant le milieu où le sort l'a placée, la divinité du foyer, la providence des faibles et des petits, l'ange de la charité, la consolatrice dés affligés, la messagère de la conciliation et du pardon, la gardienne du feu sacx^é, non pas de ce feu matériel que l'antique Rome donfiait à la vigilancë de ses Vestales * mais de la flamme divine à laquelle s'allument la piété, le patriotisme, l'esprit de sacrifice, l'amour de toute beauté morale, les saintes et vivifiantes espérances.
Que*la femme se présente devant nous, revêtue de cette parure, nous ne répéterons pas les paroles prononcées par Adam quand il vit pour la première fois sa compagne : « C'est l'os de mes os et la chair de ma chair »; mais nous lui dirons, nous mettant à la place de l'humanité : ce Tu es l'âme de mon âme,"la vie de ma vie, la plus chère et la plus précieuse moitié de moi-même ».
Mesdames, Messieurs, je finis sur ces mots. Si quelques-uns d'entre vous me reprochent d'avoir été trop favorable à une partie de cette réunion, ils m'accorderont du moins, en raison de mon âge, le Mérite du désintéressement.