IE JUIF AU TIÉATRE

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CONFÉRENCE FAITE PAR M. ABRAHAM DREYFUS A LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES JUIVES, LE i er MARS 1886

PRÉSIDENCE DE M. ZADOC KAHN.

M. le Président ouvre la séance en c§s termes :

Mesdames, Messieurs,

Ce qu'il y aurait de plus sage à faire, ce soir, pour le président de la Société des Etudes juives et de plus conforme sans doute à vos désirs, ce serait de garder* le silence et de donner immédiate­ment la parole à notre aimable conférencier. Mais le parti le plus sage n'est pas toujours celui qu'on choisit. Autrement, que devien­draient les auteurs de comédies, les maîtres dans cet art charmant qui fait rire à nos dépens? Leur verve railleuse ne saurait plus à quoi se prendre, et une des plus riches sources de gaieté serait tarie du coup.

Ce n'est pourtant pas pour le plaisir d'exercer votre patience que je place une petite introduction devant la conférence... spirituelle que vous êtes venus entendre. C'est pour remplir un devoir, un agréable devoir. Je n'irai pas assurément vous présenter M. Abraham Drey­fus : vous connaissez tous son nom, vous avez tous applaudi ses

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