CHAPITRE II
L’hégémonie française
Les Israélites de Bordeaux et de Bayonne prirent part aux élections pour les Etats Généraux. Si ceux d’Alsace* de Lorraine et des Trois-Evêchés ne purent faire de même, ils furent du moins autorisés à présenter leurs revendications. D’ailleurs, avant qu’elles fussent parvenues à l’Assemblée Constituante, celle-ci votait la Déclaration des Droits de l’Homme.
Article l or . — Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits . Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur Futilité commune .
Article} 10. — Nul ne doit être inquiété pour ses opinions,. même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas Vordre public établi par la loi .
« Il est banni pour* jamais, s’écriait Rabaud-Saint- Etienne, le 23 août 1789, ce mot d’intolérance, ce mot barbare ne se prononcera plus désormais : ce n’est pas la tolérance que je réclame : ce terme implique une idée de compassion qui avilit l’homme ; je réclame la liberté qui doit être une pour tout le monde... Je demande la liberté pour ces peuples toujours proscrits, errants, vagabonds sur le globe, ces peuples voués à l’humiliation, les Juifs. » (1).
(1) Moniteur, 23 août 1789, p. 375.