CHAPITRE Y
L’action de la France et de l’Allemagne hors de leurs frontières
I. — Suisse (1)
A la suite de la réaction, conséquence de la chute de Napoléon I er , les Juifs ne furent plus tolérés sur le territoire de certains cantons, notamment ceux de Bâle campagne, de Bâle ville, de Neuchâtel et d’Argovie. Leurs coreligionnaires du dehors tombaient sous le coup de cette législation, d’autant plus que l’on craignait beaucoup leur concurrence économique.
Le gouvernement français, lors du traité de commerce de 1827, n’avait pas protégé les intérêts de ses ressortissants ; mais, après la révolution de 1830, le cabinet de Paris s’inquiéta de cette situation et, à la suite de diverses expulsions, le ministre des Affaires Etrangères, de Broglie, suspendit provisoirement, à l’égard du canton de Bâle campagne, l’exécution des traités commerciaux et les relations de chancellerie. Mais Thiers, son successeur, ne maintint pas ces mesures et les hommes politiques qui après lui occupèrent ce poste se contentèrent de faire entendre des protestations platoniques. Aus-
(1) Leven, p. 85 à 90 ; Brisac, passim.