CONCLUSION
En résumé, les Juifs d’Allemagne doivent à notre patrie les semences de liberté que la Révolution et l’Empire ont jetées dans leur pays et qui n’ont pas toutes germé. Si paradoxal que cela puisse paraître, les victoires françaises de la Marne et de l’Yser ont eu déjà pour eux d’heureuses conséquences : les autorités germaniques ont dû, pour remplacer les junker tombés sous les coups des soldats de la Liberté, choisir quelques officiers de religion israélite. La défaite des Empires du centre achèvera l’émancipation des Juifs de ces Etats. Da Russie elle-même se trouvera obligée, par suite de son union intime avec les puissances les plus libérales de l’Europe, d’entrer dans la même voie.
D’autre part, l’antisémitisme est une théorie essentiellement allemande. La force de cette idée s’est accrue en raison directe de la puissance de son pays d’origine. Après 1870, cette doctrine de haine se répandit même en France, en partie à cause du prestige que l’Empire germanique avait acquis par ses victoires.
On l’a vu, bien des erreurs judiciaires ont été commises eh Allemagne et en Autriche, au détriment des Israélites. Pourtant, aucune d’elles n’a eu le retentissement de l’affaire Dreyfus. C’est que l’existence d’une crise antisémite dans le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme était un fait tellement extraordinaire qu’il étonna le monde entier. Au contraire, les nombreu-