HEBDOMADAIRE D’INFORMATION ET DE CRITIQUE
Numéro
26 FÉVRIER 1925
TROISIÈME ■ SAISON ■ 1924 - 1925
B D LÉOPOLD II, 271, BRUXELLES
CHÈQUES POSTAUX
V. BOURGEOIS 108,016 ■Téléphone :685,67 b
P. BOURGEOIS, V. BOURGEOIS, P. FLOUQUET, K. MAES, G. MONIER.
Une conférence
de M. Fierens-Gevaert
au Comité Central Industriel
Dans un tel milieu, cette brillante conférence à la fois habile et violente prit un caractère d’acte lucide, d'acte courageux. Nombreux et divers était lç public : industriels, ambassadeurs ou délégués d'ambassades, journalistes, architectes, artistes. A cette élite a été dite la laideur qui nous environne. N'est-ce pas crâne, cela, de déclarer franchement aux industriels, qui en partagent avec les pouvoirs publics la responsabilité, l'habituelle erreur artistique des entreprises collectives de notre nation?
Très judicieusement, M. Fierens-Gevaert rappela que dès 1890 naquit en Belgique un mouvement d’architecture décidé à rompre définitivement avec le pastiche des styles du passé. Quoiqu'apprécié à sa juste valeur par la critique internationale — (un rapprochement curieux pourrait être fait avec le groupe d'après-guerre) — ce mouvement d’Hankar, Horta, van de Velde ne rencontra point les sympathies productives auxquelles il avait droit, chez les puissances de l'administration et de l'industrie. En 1902, nouvelle éclaircie : lors de l’exposition des Arts Décoratifs de Turin, la section belge conçue selon un esprit moderne remporte des suffrages unanimes. La leçon va profiter : nos officiels prennent l'engagement de soutenir les artistes nouveaux. Hélas, nous savons ce qu'il en advint : l’exposition de Bruxelles de 1910, mort luxueuse, copie, couronnement mondial à .notre impuissance à créer...
Cependant dans plusieurs pays étrangers, n'avait- on pas compris l'intérêt non seulement moral mais également matériel qu'il y a à protéger les novateurs? 7 Arts a d'ailleurs signalé à ce sujet que grâce à sa production d’art décoratif moderne, l’Allemagne faisait en 1914 deux milliards d'affaires, tandis que le restant de l'Europe se contentait péniblement d’un milliard.
Que d'exemples féconds à citer à nos concitoyens!
Mutbésius, inspecteur général de l'enseignement, crée en 1907, en Allemagne, le Werkbund, association mixte d'industriels et d'artistes pour encourager la production de tendances nouvelles. Du premier comité firent partie nos compatriotes De Praeter et van de Velde.
Notre hardi confrère P. Behrens est engagé par 1 ' « A. E. G. » pour dessiner des modèles d'appareils ainsi que par la « Hamburg Amerika Li- nie » pour aménager des transatlantiques.
Poiret, le roi des couturiers français, fait dessiner ses étoffes par des artistes comme Dufy et Dufresne.
On songe même parfois à des besognes modestes, si importantes pour la formation du goût : appelés par l'Etat autrichien, des artistes modernes règlent la présentation typographique de tous les imprimés officiels...
Interminable liste : tandis qu’en Amérique, Wright équipe les bureaux de l'usine « Larkis », Berlage édifie en Hollande sa Bourse et d'autres bâtiments commerciaux.
Continuons ces exemples généreux de petits pays. De Praetere organise la première foire commerciale de Bâle, ayant établi un plan logique (esthétique et rendement) auquel tous les exposants doivent se soumettre. Que ne dit-on point non plus de certains étalages suisses, aussi audacieux qu'attrayants. Ainsi, M. Fierens-Gevaert développait les recherches, les mérites et les profits des nations étrangères.
A quoi dut-il comparer ces intéressants efforts?
A l'exposition de 1910 qui déçut si fortement les étrangers, lesquels s'attendaient à admirer des réalisations vivantes de nos modernistes et ne rencontrèrent, hormis de rares pavillons, que le grandiloquent néant; au fiasco de la reconstruction des régions dévastées et à rios lamentables foires commerciales, etc., etc...
Cependant plus que le regret vaut l'espoir. Puis
que nous disposons des forces nécessaires, travaillons à un plus bel avenir. Et que l'Exposition du Centenaire belge (1930) soit la consécration de ce nouvel état de choses! Telle fut la conclusion de M. Fierens-Gevaert. Et ces paroles furent vigoureusement applaudies. Encore une fois, unissons-nous pour la réalisation de ces vœux.
Victor Bourgeois.
La Cité-Jardin belge en miniature
à l’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris
i
flRiim
Les urbanistes :
Van der Swaelmen, Verwilghen.
Les architectes :
Bourgeois,
Eggerickx,
Hoste,
Hoeben,
Pompe,
Rubbets.
Que pouvait être cette agglomération de six constructions figurant des habitations à bon marché groupées dans un coin de jardin sous les ombrages de l'Esplanade des Invalides?
Une présentation de solutions-types « en plan » du problème de l'habitation? Que nenni : la bizarrerie d'agencement du plan, résultant uniquement de l’obligation de construire entre les arbres de l’Esplanade sans toucher à un seul d'entre eux et qui sont espacés à moins de cinq mètres en tous sens, exclut toute solution « standard » ou même fonctionnelle et qui réponde, tant soit peu, à ce qui se présente dans la réalité.
Une démonstration de procédés nouveaux de construction industrialisées? Pas davantage, l’ensemble éphémère devant être édifié en « toc », en matériaux légers d’exposition.
Il ne pouvait donc être question que d'une manifestation d f architecture montrant — et c'est essentiel — qu'en Belgique aussi se révèlent, comme dans certains autres pays d'Europe, les prodromes d'une architecture domestique contemporaine sui generis rattachée au grand courant international actuel vers une architecture de volumes.
Du reste, ce point de vue s'accorde entièrement avec le programme de l'Exposition de Paris, qui est formel à cet égard. Il formule, en effet, un double objectif :
1) Montrer qu’il existe de par le monde un art moderne qui répudie toute copie comme tout pastiche des formes stéréotypées des styles révolus — ceci c’est l'œuvre des artistes .
2) Mettre en relation les artistes créateurs avec les industriels exécutants pour réaliser la produc-
a EXPD3rnDN QE3 APT3 QECDPATir3 ÜdMDDCPNE 3 A PAPI5 dN IP25 i=G
3ELCZION BELOEnLCa HABITATIONS A BON MARCHE
nez DE. CnAU33EE3